Equateur : Fin de la boucle montagneuse, entre douleur et beauté

Dans le carnet de bord, nous nous étions quitté sur notre épopée Cotopaxi (à retrouver ici si vous ne l'avez pas lu), voici la suite.

Dans ce parc national équatorien, la seconde partie et la fin en direction du volcan Chimborazo et de Cuenca fut bien plus "folklo" que tout ce que nous avions vécu avant.
En descendant de la Laguna Quilotoa un grand ravin nous a brusquement coupé la route. La terre sablonneuse se ravine à la moindre pluie et il fut bien rude de traverser.












Le soir, nous dormons enfin dans un hôtel après tous ces jours en tente. La ville peuplée d'indigène bouge au rythme du marché et de ses bons produits.

Le lendemain, le nuage nous enveloppe et ne nous lâchera plus pour les jours suivants... c'est le début d'une dure période.


Sur la piste qui grimpe nous ne voyons pas les pics alentours, parfois nous distinguons quelques habitants...


Une journée de pluie à batailler sur piste, je vous assure, ce n'est pas une partie de plaisir. Nous arrivons sales et trempés dans un village de montagne. Après une partie de basket endiablée avec les jeunes du village, la providence nous met sur le chemin du Padre local, une chambre et une douche chaude nous est gracieusement offerte.



Le lendemain s'amorce le passage le plus dur : 1500 mètres de dénivelé positif, on poussera bien vite les vélos dès la première montée. Alors se produit l'inattendu ! Un 4x4 nous dépanne de quelques kilomètres. Nous arrivons haut, perdus dans les nuages qui suintent sur nos capes. Nids de poule et boue, graviers et branches, la journée est interminable vue sur notre GPS, rien n'avance, alors que nos jambes ont déjà dit stop.




On tente de rejoindre cette ville, j'en ai oublié le nom tellement elle m'en a demandé. Mais il faut se rendre à l'évidence, la pluie continue et le dénivelé nous empêcheront de la rejoindre...

Alors dans une combe boisée, un terrain de basket apparaît, le précède une école et nous décidons de nous y rendre devant les petits visages sourieurs qui nous interpellent. Nous finissons dans cette classe de gosses indigènes, des petits bouts de choux engoncés dans des ponchos rouges, les joues rosies des 5° à l'extérieur comme à l'intérieur.
Ils parlent Quechua, font l'école en Espagnol et viennent des montagnes alentours, des petites maisons de cultivateurs ou de bergers. Pour venir, tous marchent dans les chemins humides, parfois sur plusieurs kilomètres, certains font plus de 5 kilomètres à sept heure du matin et la même chose au retour.





L'enseignant tentait de leur apprendre les échecs sans en connaître bien plus qu'eux, on leur a donc appris, une galère en espagnol mais on a bien rigolé avec ces enfants. Une heure et demie plus tard, fin de classe. Mamie, sur son lit d'hôpital, m'avait confié un sac de ballons de baudruche "pour les enfants que vous rencontrerez". Et bien en nous offrant un toit dans cette salle de classe lorsque nous étions au plus mal et l'occasion de les offrir j'y vois un beau signe ! On a bien rigolé à les gonfler, courir après et faire crier les ballons.









Levé à sept heure dans cette salle de classe toute humide, la pluie n'a pas stoppé depuis onze heure la veille. Va-t-elle jamais s'arrêter ? S'enfilent des vêtements qui ont plus ramassé l'humidité ambiante qui séché. Et nous reprenons le chemin avec d'abord un poil en descente mais que neni, les montées s'enchaînent rapidement et le manque d'oxygène alourdit tant nos jambes que même pousser la monture est une épreuve physique nominable au JO.






Heureusement que la bonne humeur qui règne entre nous deux nous motive, on se balance des souvenirs et des blagues et ça nous aide à grimper. Mais la journée allant et le village n'était toujours pas à portée de main, tout devient plus fatiguant moralement et termine par un passage sur des chemins de vaches puis plus de chemins du tout. Le vélo qui dérape dans la pente boueuse, les sacoches accrochent contre les bords touffus et tout devient énervant, il fallait un pétage de plomb de ce voyage, le voilà !










Arrivés à Simiatug, le nom m'est revenu à mesure que je me remémore ce moment, nous sommes exténués. Plus de vélo. Le trajet prévu nous emmenait vers le volcan Chimborazo toujours plus au sud, le sommet le plus haut d'Equateur. Mais les dénivelés et les journées d'altitude sous la pluie et le froid qui s'annonçaient n'étaient pas envisageable. 
On a filé dans un bus pour Ambato, heureux de grimpé des hauteurs incroyables assis dans notre siège plutôt que sur la selle... 



Alors on a mangé, beaucoup et gras, comme si tout ce que nous venions de vivre permettait des entorses à un régime que d'ailleurs nous n'avons absolument pas. 


Cette boucle ne se termine peut-être pas sur une note qui vous semble positive, mais croyez-le, depuis notre départ de Quito jusqu'ici, on se souviendra pour toujours de ce trajet mémorable, de ses paysages volcaniques et des rencontres qui l'on ponctués !


Germain

Commentaires