Le sud du Pérou : la côte et des kilomètres


Du vent, du sable poussiéreux, une eau mousseuse et noire, la côte péruvienne est une succession de paysage tantôt rocheux, tantôt sablonneux, des plus étonnants. Un seul virage nous fait passer d'un paysage lunaire composé de roches drôlement sculptées, à de massives dunes d'une centaine de mètres de haut.






Parti de Lima après être descendu des Andes pluvieuses et dangereuses, je roule sur la Panaméricaine en compagnie de Jérémy et Sophie. Ces deux Français de trente ans réalisent l'exploit d'un voyage à vélo d'Alaska jusqu'à la Patagonie, mon rêve premier. C'est en quelque sorte la charnière du voyage, Edgar est parti depuis plusieurs semaines et la solitude m'a permis de belles réflexions. Rencontrer ces deux Français avec leurs bagages d'expériences, termine de m'être bénéfique et nous allons passer quasiment trois semaines ensemble jusqu'à notre ville d'arrivée : Aréquipa.






>Le trajet a commencé par une sortie chaotique de Lima, englués au trafic nous mettons plusieurs heures pour quitter les banlieues industrielles. Puis s'enchaînent des journées rudes physiquement : la côte est vallonnée et le soleil violent, le vent se déchaîne certains jours à nous faire aller au pas en descente. Mais la variété des paysages nous étonne en permanence.







Je n'ai pas grand chose à vous raconter sur ces journées tant elles se succédaient d'une manière similaire mais dans des environnements complètement différents. A un moment sur la côte, l'autre au milieu des dunes plus loin dans les terres. A chaque fois un réveil vers 5h, rouler à la fraîche, avant le vent et le soleil, puis une large pause déjeuner, ponctuée de jeu de carte ou de sieste, un peu de lecture avant d'avaler les derniers kilomètres. Puis s'atteler à trouver LE "spot", ce lieu privilégié où nous serions à l'abris des regards et des rafales, mais bien positionner pour profiter d'un coucher de soleil ou d'une vue imprenable.






Bref, nous voilà arriver à Ica ! Destination réputée au Pérou dû à sa position dans le désert et d'une oasis cachée au milieu des dunes. On s'attendait au cliché touristique, ça n'a pas manqué. L'oasis aurait pu être belle mais elle est sale, à peine cachée de la ville, seulement entourée d'hôtels à gringos et emplie du bruit des buggy... Mais passée cette vision, le désert s'ouvre en haut de dunes immenses sur lesquelles on grimpe difficilement dans le sable fin. Là, sous vos yeux ébahit !!! LE SAHARA, des dunes magnifiquement travaillées par le souffle iodé de la côte proche. A perte de vue, on s'extasie et on saute des congères qui s'effacent d'un coup de pied.






C'est aussi dans cette ville que je fête mes 22 ans et la chandeleur à grand recourt de crêpes richement garnies des fruits sucrés d'ici. Mais aussi le moment où mon pied attaqué par force mouches de sable choisi de s’enflammer tel que je ne puisse plus le poser. Une sacrée douleur...




Sur la route qui continue vers le sud, notre prochaine destination est Nasca. La région est réputée pour ses lignes tracées dans le sol par une civilisation pré-inca il y a mille ou deux mille ans. Mais mon vélo en a décidé autrement, peu avant d'arriver sur le lieu mon fond de jante perce définitivement ma chambre à air et nous voilà tous les trois au milieu du désert, sur le bord de la Panaméricaine à tenter de coller des rustines que la chaleur décolle. Bref impossible de réparer, plus qu'à faire du stop.

Une voiture de Police me sort de la tambouille dans laquelle j'étais avant l'insolation et m'emmène jusqu'à la ville de Nasca. Je rate les lignes mais suis sauvé. Ces lignes, des géoglyphes, sont tracés par une pierre dans le sable noir et pierreux du désert. Elles représentent, pour les plus célèbres de cette centaine d'oeuvres classées au patrimoine mondial de l'UNESCO, un chien, un arbre, un serpent ou une main... Sans doute tracées pour demander aux divinités le retour de la pluie, le mystère reste encore opaque et je vous invite à vous renseigner sur les Lignes de Nasca qui sont un sujet bien intéressant.







Je passe sur ma journée de bus vers Ica (ville que nous avions quitté deux jours avant) pour chercher des chambres à air que je n'ai pas trouvées. Le lendemain, après avoir trouver un homme capable de réparer mes chambres, j'aligne 145 kilomètres seul alors que Sophie et Jérémy sont partis devant. Un record alors que je descendais des plateaux vers la côte. Nous nous retrouvons bien vite pour continuer notre route belle, dangereuse, trépidante et fatigante sur la côte péruvienne. Je n'ai plus grand chose à vous raconter, hormis le nombre inconsidéré de camions ou voiture qui auraient pu nous faucher sur cette route de l'enfer. Sur la côte nous n'enchaînons que les rencontres déplaisantes, nous préférons les peuples des terres et après plus de deux mois et demi dans le pays nous commençons à en avoir marre. (sans parler des poubelles que sont les abords constants des routes, bref.)

Mais voilà que le but se rapproche, de la côte nous bifurquons dans la Sierra pour attaquer la montée vers notre ville d'arrivée, Aréquipa. 3200 mètres de dénivélé avec pour motivation les premiers volcans enneigés qui se dressent dans ce désert de pierre. Nous avons fait 1100 kilomètres en deux semaines. C'est énorme et c'est si plaisant de voir l'avancée à l'échelle du très grand Pérou !


C'est l'heure des retrouvailles avec Edgar revenu des Etats-Unis ! La ville blanche coloniale nous ouvre ses portes et nous trouvons avec bonheur, la douche, le calme d'un centre-ville piétons et de bons restaurants. La ville blanche (nom donné par la pierre volcanique étonnamment blanche qui fait les bâtiments du centre-ville) recèle de belles rues et nous visitons le Couvent Santa Catalina, une merveille datant du 16ème, nos colons avaient du talent. Je vous laisse avec ces photos !











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