Le vélo, quelle mouscaille

Je vais tenter de vous faire part, à titre personnel, de l'état actuel des choses vis à vis de mon conjoint le plus proche. Bien qu'il me serait aisé de blâmer mon vélo, source de mes problèmes à priori, je creuse et me rend bien compte que je suis la cause de ce biais d'humeur. Mais rendons les choses plus agréables à l'écriture, il sera mon principal fautif.

M'apparaît aujourd'hui une contradiction naissante, l'association du voyage à vélo sur le continent sud Américain. Merde! me diriez vous. Et je vous dis oui, merde, car ce sont définitivement ces deux syllabes, ce jurons, cet exutoire, que forment mes lèvres la plus grande majorité de la journée. Rien de grave je vous rassure, je vous parle de ceci en condition de forte pente ascendante.

Pente ascendante ? à développer. 

"Adjectif faisant référence à 50% de la distance totale parcourue (l'autre moitié, c'est la descente, ne parlons pas de plat), 99% du temps passé, 100% des problèmes, mais aussi responsable de 100% de réjouissance une fois la journée bouclée."

Je me sens tel l’océan s'étirant à perte de vue par grand coefficient. Suivant les mouvements de la lune, celui-ci se retire et échouent dans le paysage autant d'îlots rocheux et rugueux jusqu'ici submergés. Certes de la côte, on les admire, mais pour moi l'océan, j'en subis leur beauté. Un par un viennent à leur tour percer la surface et ainsi briser toute idée joyeuse que je m'étais fait du bicycle. Je serre les dents et tente de faire abstraction de ces perturbateurs, et comment !
Quand je pense enfin en avoir fini, la voilà qui se poursuit au virage, semblant vouloir flirter avec les nuages comme un samedi soir autour d'une mousse (une mousse......).

Je peine à suivre Germain, me demande quel bon dieu m'a fichu ici, et tire une grimace à chaque coup de pédale. Je pense à ces voyageurs que nous rencontrons sur la route, du quinquagénaire chargé comme une mule a cette professeur d'anglais Colombienne trimbalant 4 gros bidons de 40l each, et tout de suite ça va mieux, pour un temps.

Avec un peu de recule, il semblerait finalement difficile de ne pas vous louer les bienfaits de ce moyen de locomotion incroyable. Nous prenons le temps de goûter à chaque saveur émanant du paysage, des petits sentiers n’apparaissant pas sur la carte nous traçons notre route, pour in fine laisser de légères traces sur notre passage (petit +, CO2 free).





Edgar

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