De Silvia à Pasto... quelle histoire !

Dimanche 28 - Lundi 29 octobre


La famille Atmani quittée avec regrets, nous remontons sur nos bécanes faire un peu de piste pour rejoindre la grosse ville de la vallée : Popayan.
Cela faisait quelques jours qu'on avait pas pédalé et ça s'est ressenti. C'était en même temps un bonheur de rouler sur une piste en passant par le petit village de Totoro (un nom à la Miyazaki) puis attaquer une descente mémorable vers la vallée à pleine vitesse, les paysages nuageux percés de quelques éclaircies nous régalent à chaque virages.

On débarque dans Popayan, ville coloniale plutôt blanche et belle, un peu vide et apparemment dangereuse. Carolina nous accueille chez elle, elle est stressée, parle un peu français, mais surtout elle a voyagé 3 ans en Amérique latine sur un VTT pourri avec comme seuls bagages des pots de peinture tenus aux cerflex sur des portes-bagages impensables. Bref, je ne veux plus jamais me plaindre.




Notre prochain arrêt est San Juan de Pasto dit Pasto, à 240 kilomètres de Popayan.



Les paysages ne sont pas bien extraordinaires, ou du moins, c'est ce que nous côtoyons depuis le début et surtout la Panaméricaine encombrée monte et descend sévèrement sans grand intérêt. Cinq jours dans ces conditions... bof.
Problème, on a eu le malheur de se mettre en tête de la faire en camion ☺️. Alors autant vous dire qu'avec mon ventre encore en vrac et les intempéries par là-dessus, nous avons vite commencer à lever le pouce.
Bon ce fut un échec.

Alors que nous n'en pouvions plus de pédaler, un camion de ciment s'arrête pour installer sa bâche à l'arrière. Ni une ni deux Edgar leur demande si nous pouvons monter. A peine installés, de grosses goûtes s'écrasent sur nous, l'orage éclate, sous nos capes nous n'osons plus bouger.





La route du camion dévie 40 kilomètres plus loin et nous continuons à vélo. Dans un virage à pleine vitesse ma roue éclate. Malheur ! Impossible de réparer avec l'humidité ambiante. Par chance un autre camion s'arrête, nous laissons dans un village un peu plus loin. Les réparations se soldant toujours par un échec, l'heure passant, je cherche où dormir. Là encore, échec... Rien ne s'annonce bien.



Juste à côté, le poste de contrôle militaire stoppe et fouille les véhicules. Nous discutons finalement avec le capitaine, et comme nous sympathisions, il se décide à nous aider. Les militaires activent alors la mission "Arrêt d'un moyen de transport pour Pasto".

Je vous passe les détails d'un chargement de vélo en vitesse dans une soute au milieu d'une route, mais autant vous dire que le bus 5 étoiles dans lequel nous avons avalé les six heures de route nous l'avons profondément aimé. Quel retournement incroyable !

Arrivée 22h30 dans une ville inconnue, sans internet ni argent ni roue valide, nous nous en sortons quand même pour atteindre un lieu parfait : la Casa Bici Pasto, lieu d'accueil des voyageurs à vélo.


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